Après avoir délogé Toyota de son rang de premier constructeur automobile le 1er juillet dernier, Tesla a de nouveau ajouté plus de 100 milliards de dollars de valorisation en Bourse depuis. Le cours du titre Tesla a été multiplié par 4 depuis le début de l'année. Ce qui entraîne une hausse vertigineuse de la fortune de son fondateur Elon Musk.
Bulle ou pas bulle? S'il devient difficile de justifier rationnellement l'envolée sur le titre Tesla (+325% depuis le 1er janvier, +600% sur un an), reste à savoir où (et si) celle-ci va s'arrêter. Car si des analystes commencent à mettre en gardeles investisseurs sur la valorisation excessive du groupe fondé par Elon Musk, Tesla n'entend visiblement pas mettre un terme à son spectaculaire rallye boursier.
330 milliards de capitalisation boursière
Sans actualité particulière si ce n'est la promesse d'Elon Musk (vendredi à l'occasion de l'ouverture de la Conférence mondiale sur l'intelligence artificielle (WAIC) à Shanghai) d'une voiture autonome en 2020 -il l'avait déjà promis pour 2018 et avait assuré qu'il ferait circuler des robots-taxis début 2020- et l'annonce d'une réduction du prix de vente du SUV Model Y de 3.000 dollars (l'entrée de gamme tombant ainsi à 50.000 dollars) quatre mois seulement après son lancement, le titre Tesla s'envole encore de 11,6% à 1.724 dollars peu avant 16h ce lundi.
L'action Tesla a même touché un sommet historique peu après l'ouverture à 1.794 dollars, ce qui a brièvement porté sa capitalisation boursière à 332,9 milliards de dollars, contre 286 milliards à la clôture de vendredi. En quelques minutes, le groupe de Palo Alto a ainsi ajouté près de 50 milliards à sa valorisation, soit plus que la "market cap" de General Motoris (35 milliards) ou Daimler (40 milliards). Tesla en profite pour intégrer le top 10 des plus grandes capitalisations boursières de Wall Street en dépassant Procter & Gamble, selon Factset.
Musk dans les 5 premières fortunes
Cette nouvelle flambée du titre Tesla a par ailleurs permis à son fantasque patron Elon Musk de faire une entrée fracassante dans le top 5 des plus grandes fortunes mondiales. Alors qu'il possède encore environ 20% du capital du groupe qu'il a fondé, le milliardaire d'origine sud-africaine a vu sa fortune bondir de près de 10 milliards en quelques minutes après l'ouverture des échanges pour atteindre 80 milliards, soit 53 de plus qu'au 1er janvier dernier. Il a ainsi doublé Larry Page (cofondateur de Google) et Steve Ballmer (ancien PDG de Microsoft) et n'est plus devancé que par Jeff Bezos (qui franchit ce lundi le seuil des 190 milliards de dollars), Bill Gates, Mark Zuckerberg et Bernard Arnault.
L'impressionnant rallye du titre Tesla va de pair avec la saignée des vendeurs à découvert. Selon une étude publiée par le cabinet S3 Partners jeudi dernier, ces investisseurs -qui misent sur une chute du titre- ont déjà perdu 18 milliards de dollars en 2020, dont 4,1 en juillet et 3,7 en juin. La même étude a révélé que la valeur de tous les titres Tesla vendus à découvert a récemment atteint 19,95 milliards de dollars, le groupe devrait donc être le premier à atteindre la barre des 20 milliards de dollars de paris à la baisse.
Liquidations forcées
Le fait que le titre Tesla soit parmi les plus "shortés" de la cote new-yorkaise, couplé à son spectaculaire rallye, résulte logiquement en un "short squeeze massif" et quasi-permanent, comme l'explique le directeur de S3 Partners Ihor Dusaniwsky. Ce phénomène, qui désigne une liquidation forcée des positions courtes, se produit lorsqu'une anticipation de baisse est erronée. Les vendeurs à découvert sont alors contraints de clôturer leurs positions, alimentant ainsi la hausse d'un titre qu'ils ont pourtant intérêt à voir dévisser.
"La raison de la liquidation des positions courtes de Tesla est évidente: les vendeurs à découvert ont atteint leurs seuils de perte", constatait jeudi dernier Ihor Dusaniwsky. Si le titre poursuit sa hausse, il s'attend désormais à ce que les investisseurs continuent de se couvrir en liquidant leur position, donc en rachetant leur position courte, ce qui contribuerait encore à alimenter la hausse.
Vers une entrée au S&P
Selon des rumeurs de marché persistantes, le fabricant de véhicules électriques haut de gamme pourrait être prochainement intégré au S&P 500, indice élargi qui représente plus de 85% de la capitalisation boursière de Wall Street. Les investisseurs sont en effet désormais persuadés que le groupe va parvenir à dégager des bénéfices pour un quatrième trimestre consécutif (réponse le 22 juillet), condition sine qua non pour prétendre faire son entrée au sein du prestigieux indice. Compte tenu du poids de Tesla, son intégration au sein du S&P obligerait les fonds indiciels à acheter beaucoup de titres Tesla pour continuer à refléter la performance de l'indice sous-jacent, ce qui pourrait (encore) porter l'action du constructeur de véhicules électriques vers de nouveaux sommets.
Source : BFM TV
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